L’énergie nucléaire c’est coûteux mais les énergies renouvelables on ne vous le dira pas : le retour !
jeudi 10 juin 2021, par
Un article de ce site avait déjà fait état de cette absence de chiffrage pour un article du journal Le Monde. [1]
Mais un article du journal Libération du 08/06/2021 [2] de Jean-Christophe Féraud réitère ce défaut en présentant la synthèse d’un rapport de RTE intitulé « Futurs énergétiques 2050 » [3] rendu public le 8 juin 2021 où sont décrits 6 scénarios de politique énergétique de la France.
En effet, quand on effectue une recherche du mot "euro" dans cet article il n’apparaît qu’une fois et il est réservé au coût d’un projet de construction de 6 EPR qui se monterait à 45 milliards. Cependant il est précisé que ce rapport est une étape qui sera suivi de la remise d’un rapport définitif au gouvernement cet automne, intégrant notamment le chiffrage économique et social des différents scénarios. Alors pour aider ce journaliste voici un tableau comparatif des coûts et des besoins en énergie électrique en France qui pourra lui permettre d’anticiper les coûts exposés dans le futur rapport ou même d’en faire une lecture critique si tant est que ces coûts différeraient grandement des abaques ci-dessous :
| Types de production | Milliards d’euros pour 1% d’électricité | Durée de vie |
|---|---|---|
| nucléaire | 50 ans | |
| solaire photovoltaïque | 25 ans | |
| éolien (terrestre) | 25 ans |
Dans ce tableau, pour le nucléaire on prend en considération le parc actuel qui est estimé à 300 milliards pour une production de 75% de l’électricité française. La construction de l’ensemble du parc nucléaire français a coûté 1000 milliards de francs soit 150 milliards d’euros. Les mises à niveau de sécurité qui ont été effectuées sur ce parc entre les années 80 et aujourd’hui ont donc multiplié par 2 sa valeur. Si on devait prendre en référence le coût de l’EPR de Flamanville évalué à 20 milliards d’euros pour 3% de la production nationale d’électricité on aurait donc un coût autour de 7 milliards d’euros par 1% d’électricité au lieu de 2. Cette référence est la pire qui soit pour le nucléaire mais au demeurant on arrive à un coût trois fois moins élevé que pour l’éolien. Les références pour ces estimations sont tirés d’un rapport de la Cour des Comptes d’avril 2018 excellement résumé dans cet article [4] par Sylvestre Huet.
