Maudit gazon !
dimanche 5 septembre 2021, par
Un article du Monde en date du 3 septembre 2021 de Pascale Krémer aborde la question du changement de perception de l’aménagement du jardin et la reconsidération en cours de l’importance du gazon qui prolonge l’espace de vie de la maison individuelle. L’article, d’un grand intérêt, ouvre des sujets variés sur la perception du beau et du propre qui sont associés à l’entretien d’une pelouse mais aussi à la catégorisation sociale des propriétaires du lieu qui en serait déduite. Il aborde également les questions environnementales problématiques relatives au maintien d’un gazon "irréprochable" qui éradiquerait les insectes et les oiseaux puisque qu’une tonte régulière empêche toute apparition de fleurs. Et c’est sans compter sur les importants apports en eau nécessaires pour la permanence de la verdure de celui-ci.
Le gazon peut aussi rejeter des gaz à effet de serre
L’article en vient aux déchets de la tonte du gazon et précise en citant un ingénieur de l’INRAE que le bilan carbone est neutre si ces déchets sont brulés. La question de la fréquence supposée de la pratique du brûlage pose question. En effet, on peut douter que les déchets de tonte soient souvent brûlés dans les zones pavillonnaires où la proximité des voisins risquent de créer des conflits en raison de la fumée dégagée. On peut penser raisonnablement que les déchets de tonte soient plutôt mis en tas dans un coin du jardin ou bien transportés en déchetterie. Et dans les 2 cas, si la hauteur d’accumulation des déchets est suffisante, et c’est toujours le cas dans les déchetteries, un mécanisme de putréfaction de la matière organique se met en place et va libérer du méthane, gaz 27 fois plus serrifiant que le CO2. Il est dommage donc que l’article néglige la fin du cycle du gazon et des espaces verts récréatifs en général qui finissent la plupart du temps en compost. On sait que le stockage du carbone, pour limiter les effets du changement climatique, peut se faire par le biais d’un "retour à la terre" par décomposition des matières végétales en laissant les produits de la coupe là même où ils ont été coupés.
