La théorie économique du ruissellement est restée une théorie
mercredi 8 décembre 2021, par
Le président des USA, Joe Biden, l’a dit le 28 avril 2021, la théorie du ruissellement "ça n’a jamais marché". Cette théorie économique censée valider que plus l’Etat défiscalise la part de population la plus riche et plus de richesses seront créées de cette défiscalisation par le biais notamment d’investissements permis par ce surcroît de richesses. Richesses qui finiront un moment ou un autre par percoler dans la bourse des moins riches qui eux, au demeurant,continueront à payer autant d’impôts.
Une théorie économique qui rappelle une citation
Si cette théorie a si bien été acceptée c’est peut-être qu’elle renvoyait au souvenir d’une citation d’Helmut Schmidt en 1974 qui affirmait : les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après demain. Il est d’ailleurs drôle que certains citent cette maxime en inversant les deux premiers termes, ce qui donne : les investissements d’aujourd’hui sont les profits de demain et les emplois d’après demain. Au final, et quel que soit l’ordre dans les deux cas on entend que cela créera des emplois. Ainsi, les esprits déjà préparés par ce genre de propos sont sans doute plus enclins à accepter ce projet économique de ruissellement. Mais la théorie du ruissellement se distingue en cela qu’elle étend sa vision aux particuliers et ne se limite pas aux entreprises. En outre, rien n’oblige ces particuliers, vus comme des premiers de cordée par Emmanuel Macron, à investir ce que l’Etat ne leur ponctionnera pas.
Le surplus de richesse a été vortexisé dans les hautes sphères de la finance mondiale
Si la théorie du ruissellement n’a jamais été effective c’est parce que l’effet gravitationnel attendu répandant vers le bas de l’échelle sociale les richesses créées à son sommet n’a pas eu lieu. Ces richesses ont soit été thésaurisées soit placées dans des paradis fiscaux. On peut aussi avancer que ces richesses ont été happées par les hautes sphères de la finance internationale et opposer le néologisme de "vortexiser" à ce mot de "ruissellement" qui s’inspire de la même façon d’un mécanisme issu des lois de la physique. Ainsi, le surcroît de richesse non capté par l’Etat est parti dans un puissant mouvement virtuel incessant tout autour de la planète. Quand des théories économiques s’apparentent par analogie avec des lois incontestables de la science physique leur crédibilité n’en est que plus grande.
L’argent non capté par l’Etat pourrait s’évaporer au prochain krach boursier
A la différence d’un véritable vortex qui transporte en un mouvement circulaire ce qui le matérialise et qui retombe, tels les débris portés par un tourbillon, au moment où il cesse de tourner, les richesses "vortexisées" peuvent s’évaporer au moment où les bourses dévisseront. Au final, l’argent qui aurait pu être redistribué à l’ensemble de la population et donc se concrétiser solidement, au mieux pour gagner en résilience ou au pire pour perpétuer un type de consommation qui dégrade nos écosystèmes, serait perdu à jamais. Il faut quand même garder à l’esprit que la valeur de l’argent ou plutôt des monnaies pourrait à terme fortement diminuer quoiqu’il advienne. En effet, si le sujet de cet article est d’ordre économique il ne fait pas mention de la donnée fondamentale qui dit que le fonctionnement actuelle de l’économie planétaire repose sur l’abondance énergétique. Ainsi, on pourrait s’interroger sur la confiance qu’on accorde à l’argent ainsi qu’à sa valeur dans un monde où l’énergie se fait de plus en plus rare. Il est donc urgent que l’argent doit être majoritairement convertit en solution solides et durables partagées par le plus grand nombre plutôt que d’appliquer la théorie du ruissellement qui va à l’opposé de ce qu’il faut entreprendre pour gagner en résilience face aux périls en cours ou à venir.